Les locaux se rappelleraient plus tard de ses discussions au bar à propos d'articles qu'il avait lus à propos d'hommes pulpeux, d'histoires sur les atrocités nazies, de chasseurs de têtes vivant dans des îles et d'opérations de changement de sexe. Ses plaisanteries semblaient être assez noires. Quand Mary Hogan, la gérante de la taverne, disparut soudainement, Ed commença à plaisanter en disant qu'elle passait la nuit chez lui. Mary Hogan avait disparut du restoroute sans rien laisser derrière elle, si ce n'est une flaque de sang. Et beaucoup trouvèrent les plaisanteries d'Ed, à propos de la pauvre femme, de mauvais goût. Même les histoires sur les choses étranges qui se passaient dans la maison d'Ed Gein n'avaient alarmé personne. Quelques enfants du coin, jetant un coup d'oeil à travers les fenêtres de Gein, repandirent des rumeurs. Ils avaient vu des têtes humaines dans sa salle de séjour. Cela fit rire Ed qui expliqua que son cousin avait servi dans les Mers du Sud durant la 2nde Guerre Mondiale et qu'il lui avait envoyé des têtes en tant que souvenirs.
Le bon vieu Ed ne ferait de mal à personne pensait-on. C'était un étrange petit bonhomme qui ne supportait même pas la vue du sang. Il n'irait même pas à la chasse aux cerfs avec les camarades de la ville. C'est ce que tous les gens à Plainfield disaient... jusqu'à la disparition de Bernice Worden.
Elle disparait le 16 novembre 1957. Tard cet après-midi, Frank Worden revint bredouille d'une chasse aux cerfs et s'arrêta à la quincaillerie de sa mère, Bernice, une veuve de 58 ans. Bizarrement sa mère était absente. Elle était partie, laissant la porte dévérouillée et celle de derrière ouverte. Frank découvrit ensuite quelque chose de terrifiant: une traînée de sang allant de la devanture du magasin à la porte de derrière. Une recherche rapide révéla qu'un reçu avait été laissé sur les lieux. C'était un reçu d'un-demi gallon d'antigèle. Il avait été fait dehors à l'ordre d'Ed Gein.